Тетрадь первая   ::   Цветаева Марина

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Cet intervalle vide qui passe pour lui si lentement au point que les pendules mêmes paraissent arrêtées et que les heures sans ailes marchent péniblement à la manière des vagabonds fatigués et prêts à s’arrêter près des bornes,ce même intervalle, sans doute, se trouve fécond en événements et haletant de précipitation pour ces amis.

L’ermite — s’il s’agit d’un ermite raisonnable — avalera ses propre pensées et enfermera ses propre émotions durant ces semaines d’hiver intérieur. Il saura que le Destin avait l’intention qu’il imitât le loir en cette occasion; alors il se soumettra, se mettra lui-même en boule, se glissera dans un trou de la vie et se résignera doucement à se laisser emprisonner par le mouceau qu’y transportera le vent et qui, bientôt, le bloquera et le gardera dans la glace pour la saison nouvelle.

Qu’il dise: «C’est très bien; cela doit être ainsi puisque c’est ainsi». Et peut-être qu’un jour son sépulcre neigeux s’ouvrira, que la douceur du printemps reparaîtra, que le soleil et le vent du sud l’atteindront les haies en bourgeons, les chants des oiseaux et des rivières libérées l’inciteront à une résurrection chaleureuse.

Peut-être sera-ce le cas; peut-être en ira-t-il autrement; il se peut que la gelée pénètre dans son coeur et ne fonde plus; il se peut qu’au retour du printemps un corbeau ou une pie becquètent du mur ses os de loir.

Eh bien, même dans ce cas, tout sera bien; on suppose que dès son commencement il se savait mortel et qu’il devrait un jour suivre le chemin destiné à toute chair: «Aussi bien tôt que tard».

* * *



L’espace blanc est toujours un point nuageux pour le solitaire.

…Vers la dernière de ces sept et longues semaines j’admis ce que pendant les six autres j’avais jalousement exclu, la conviction que ces blancs étaient inévitables: le résultat des circonstances, le décret du Destin, une part du sort de ma vie et surtout un sujet sur l’origine duquel aucune question ne devait jamais être posée et sur la conséquence douloureuse duquel aucune plainte ne devait jamais être proférée.

…J’essayai divers expédients pour soutenir et remplir mon existence: je commençai un grand ouvrage de dentelle, j’étudiai l’allemand avec quelque assiduité, j’entrepris un cours régulier de lectures dans les volumes les plus austères et les plus gros de la bibliothèque; en tous mes efforts j’étais aussi orthodoxe que je savais être. Y avait-il erreur, pourtant, sur quelque point? Fort probablement.

Mais l’heure du supplice était celle du courrier

Так писем не ждут:

Так ждут — письма.

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