Les paroles de 142 chansons   ::   Brel Jacques

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singes de mon quartier

Les singes, les singes, les singes de mon quartier

Avant eux il y avait paix sur Terre

Quand pour dix éléphants il n'y avait qu'un militaire

Mais ils sont arrivés et c'est à coups de bâtons

Que la raison d'État a chassé la raison

Car ils ont inventé le fer à empaler

Et la chambre à gaz et la chaise électrique

Et la bombe au napalm et la bombe atomique

Et c'est depuis lors qu'ils sont civilisés

Les singes, les singes, les singes de mon quartier

Les singes de mon quartier



Les timides

Paroles et Musique: Jacques Brel 1964

autres interprètes: Juliette (1998)

Les timides

Ça s'tortille

Ça s'entortille

Ça sautille

Ça s'met en vrille

Ça s'recroqueville

Ça rêve d'être un lapin

Peu importe

D'où ils sortent

Mais feuilles mortes

Quand le vent les porte

Devant nos portes

On dirait qu'ils portent

Une valise dans chaque main

Les timides

Suivent l'ombre

L'ombre sombre

De leur ombre

Seule la pénombre

Sait le nombre

De leurs pudeurs de Levantin

Ils se plissent

Ils pâlissent

Ils jaunissent

Ils rosissent

Ils rougissent

S'écrevissent

Une valise dans chaque main

Mais les timides

Un soir d'audace

Devant leur glace

Rêvant d'espace

Mettent leur cuirasse

Et alors place!

Allons, Paris

Tiens-toi bien!

Et vive la gare

Saint-Lazare

Mais on s’égare

On s’effare

On s’ désempare

Et on repart

Une valise dans chaque main

Les timides

Quand ils chavirent

Pour une Elvire

Ont des soupirs

Ont des désirs

Qu'ils désirent dire

Mais ils n'osent pas bien

Et leur maîtresse

Plus prêtresse

En ivresse

Qu'en tendresse

Un soir les laisse

Du bout des fesses

Une valise dans chaque main

Les timides

Alors vieillissent

Alors finissent

Se rapetissent

Et quand ils glissent

Dans les abysses

Je veux dire

Quand ils meurent

N'osent rien dire

Rien maudire

N'osent frémir

N'osent sourire

Juste un soupir

Et ils meurent

Une valise sur le cœur



Les toros

Paroles: Jacques Brel. Musique: Gérard Jouannest, Jean Corti 1963

Les toros s'ennuient le dimanche

Quand il s'agit de courir pour nous

Un peu de sable, du soleil et des planches

Un peu de sang pour faire un peu de boue

Mais c'est l'heure où les épiciers se prennent pour Don Juan

C'est l'heure où les Anglaises se prennent pour Montherlant

Ah!

Qui nous dira à quoi ça pense

Un toro qui tourne et danse

Et s'aperçoit soudain qu'il est tout nu?

Ah!

Qui nous dira à quoi ça rêve

Un toro dont l'œil se lève

Et qui découvre les cornes des cocus?

Les toros s'ennuient le dimanche

Quand il s'agit de souffrir pour nous

Mais voici les picadors et la foule se venge

Voici les toreros, la foule est à genoux

Et c'est l'heure où les épiciers se prennent pour Garcia Lorca

C'est l'heure où les Anglaises se prennent pour la Carmencita

Les toros s'ennuient le dimanche

Quand il s'agit de mourir pour nous

Mais l'épée va plonger et la foule se penche

Mais l'épée a plongé et la foule est debout

C'est l'instant de triomphe où les épiciers se prennent pour Néron

C'est l'instant de triomphe où les Anglaises se prennent pour Wellington

Ah!

Est-ce qu'en tombant à terre

Les toros rêvent d'un enfer

Où brûleraient hommes et toreros défunts?

Ah!

Ou bien à l'heure du trépas

Ne nous pardonneraient-ils pas

En pensant à Carthage, Waterloo et Verdun?

Verdun!



Les vieux

Paroles: Jacques Brel.

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