Les paroles de 142 chansons   ::   Brel Jacques

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Non ce soir

Il pleut sur Knokke-le-Zoute

Ce soir comme tous les soirs

Je me rentre chez moi

Le cœur en déroute

Et la bite sous l'bras

Les soirs où je suis Caracas

Je Panama, je Partagas

Je suis l'plus beau

Je pars en chasse

Je glisse de palace en palace

Pour y dénicher le gros lot

Qui n'attend que mon coup de grâce

Je la veux folle comme un travelo

Découverte de vieux rideaux

Mais cependant t-évanescente

Elle m'attendrait depuis toujours

Cerclée de serpents et de plantes

Parmi les livres de Dutourd

Mais ce soir

Y a pas de Caracas

Y a pas de t-évanescentes

Y a pas d'doute

Mais ce soir

Il pleut sur Knokke-le-Zoute

Ce soir comme tous les soirs

Je me rentre chez moi

Le cœur en déroute

Et la bite sous l'bras

Demain oui

Peut être que…

Peut être que demain je serai Argentin… oui

Je m'offrirai des Argentines

Quitte à cueillir dans les vitrines

Des jolis quartiers d'Amsterdam

Des lianes qui auraient ce teint de femme

Qu'exportent vos cités latines

Demain je les voudrai félines

Avec ce rien de brillantine

Collée aux cheveux de la langue

Elles seront fraîches comme des mangues

Et compenseront leur maladresse

À coups de poitrine et de fesses

Demain je serai Espagnol

Petites fesses, grande bagnole

Elles passeront toutes à la casserole

Quitte à pourchasser dans Hambourg

Des Carmencitas de faubourg

Qui nous reviendront de vérole

Je les voudrai fraîches et joyeuses

Bonnes travailleuses, sans parlotte

Mi-Andalouses, mi-anguleuses

De ces femelles qu'on gestapote

Parce qu'elles ne savent pas encore

Que Franco est tout à fait mort

Les soirs depuis Caracas

Je Panama, je Partagas

Je suis l'plus beau

Je pars en chasse

Je glisse de palace en palace

Pour y dénicher le gros lot

Qui n'attend que mon coup de grâce

Je la veux folle comme un travelo

Découverte de vieux rideaux

Mais cependant t-évanescente

Elle m'attendrait depuis toujours

Cerclée de serpents et de plantes

Parmi les livres de Dutourd



L'âge idiot

Paroles: Jacques Brel 1966 "Jef"

L'âge idiot, c'est à vingt fleurs

Quand le ventre brûle de faim

Qu'on croit se laver le cœur

Rien qu'en se lavant les mains

Qu'on a les yeux plus grands qu'le ventre

Qu'on a les yeux plus grands qu'le cœur

Qu'on a le cœur encore trop tendre

Qu'on a les yeux encore pleins d'fleurs

Mais qu'on sent bon les champs de luzerne

L'odeur des tambours mal battus

Qu'on sent les clairons refroidis

Et les lits de petite vertu

Et qu'on s'endort toutes les nuits

Dans les casernes

L'âge idiot, c'est à trente fleurs

Quand le ventre prend naissance

Quand le ventre prend puissance

Qu'il vous grignote le cœur

Quand les yeux se font plus lourds

Quand les yeux marquent les heures

Eux qui savent qu'à trente fleurs

Commence le compte à rebours

Qu'on r'jette les vieux dans leur caverne

Qu'on offre à Dieu des bonnets d'âne

Mais que le soir on s'allume des feux

En frottant deux cœurs de femmes

Et qu'on regrette déjà un peu

Le temps des casernes

L'âge idiot c'est soixante fleurs

Quand le ventre se ballotte

Quand le ventre ventripote

Qu'il vous a bouffé le cœur

Quand les yeux n'ont plus de larmes

Quand les yeux tombent en neige

Quand les yeux perdent leurs pièges

Quand les yeux rendent les armes

Qu'on se ressent de ses amours

Mais qu'on se sent des patiences

Pour des vieilles sur le retour

Ou des trop jeunes en partance

Et qu'on se croit protégé

Par les casernes

L'âge d'or c'est quand on meurt

Qu'on se couche sous son ventre

Qu'on se cache sous son

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